Close

Après un hiver trop doux, les stations de ski du Jura accélèrent sur la « désaisonnalité » de leurs activités touristiques

La station Métabief, dans le Jura, le 20 février 2024.

Au loin, au cœur du massif du Jura, une forêt féerique de hêtres et d’érables, où des meutes de loups ont été aperçues, s’étend au-delà de la Valserine, la première rivière sauvage classée de France. Des chevaux de trait comtois et un âne de bât s’ébrouent dans la verdure détrempée d’un mois de mai battant des records de pluviométrie. Sur la route qui mène au col de la Faucille depuis le village de Mijoux, il n’y a pas foule. Quelques randonneurs courbant l’échine font fi des giboulées pour accéder au panorama sur le Mont-Blanc et le lac Léman.

Sur les hauteurs, à 1320 mètres d’altitude, dans la station, Guillaume Thibault, lui, s’affaire. « Le minigolf a pris l’eau, mais, d’ici à quelques jours, il devrait être opérationnel », s’exclame le directeur opérationnel du Syndicat mixte des Monts Jura. Le parc d’Accrobranche, lui, vient tout juste d’être rénové. La grande tyrolienne est toujours là. « L’idée, c’est d’être ouvert quasiment huit mois de l’année, de la fin d’avril à septembre et trois mois l’hiver », souligne-t-il, en scrutant au loin la luge sur rail, une sorte de grand huit qui dévale la montagne. « Pour certains, la carte postale ne suffit plus. »

Après un deuxième hiver de suite à l’enneigement plus que déficient, les stations jurassiennes alpines et nordiques − les Monts Jura (Ain), Les Rousses (Jura) et Métabief (Doubs) − renforcent toutes leur « tourisme 4 saisons », en proposant des activités susceptibles d’être pratiquées toute l’année. A l’instar des Vosges et du Massif central, ces stations de moyenne montagne subissent de plein fouet « la fin d’un modèle économique », note Julien Ruelle, chargé de mission au parc naturel régional du Haut-Jura. Même si leur gouvernance locale n’étant pas la même, elles le gèrent avec des pas de temps différents. « Tout dépend si les élus locaux et les opérateurs de remontées mécaniques sont sur la même longueur d’onde », ajoute-t-il.

Nouvelles « clientèles »

Des trois, Métabief a pris acte de la fin de l’enneigement dès 2020 et le parti de cesser ses investissements dans les infrastructures de ski pour élargir son périmètre d’activités au stade de saut à skis, au lac et à la réserve naturelle. Aux Rousses, où une partie du domaine devra fermer en raison de l’absence de neige, la station, dirigée par une société anonyme d’économie mixte, la Sogestar, dit vouloir se diversifier tout en continuant de remplacer des remontées mécaniques. A l’instar des Monts Jura, où, cet hiver, certains moniteurs de ski sont partis dans les Alpes, faute de travail sur place.

Il vous reste 59.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top