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Le pari de Beaumanoir qui reprend Quiksilver et six autres marques de vêtements de glisse en difficulté

Des planches de surf entassés à l’entrée d’un magasin de la marque Boardriders à Capbreton, dans le sud-ouest de la France, le 4 juin 2024.

L’empire familial continue de grossir. Sept marques du spécialiste des sports de glisse Boardriders passent sous le contrôle du français Beaumanoir (La Halle, Cache Cache, Bonobo, Caroll…) pour une durée de quinze ans dans « vingt pays » de l’Europe de l’Ouest, précise la direction du groupe.

Si Quiksilver, Billabong, Roxy, DC Shoes, Element, RVCA et VonZipper restent la propriété du groupe américain Authentic Brands Group, leur exploitation sera désormais assurée par le géant breton. Validé par l’Autorité de la concurrence, l’accord signé mardi 4 juin et communiqué mercredi 5 juin, prévoit que Beaumanoir gère « le design des pièces, la production et la distribution » de ces marques de glisse en Europe de l’Ouest.

Une bonne nouvelle entachée par un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui vise à supprimer les postes de 164 collaborateurs au siège de Saint-Jean de Luz (Pyrénées-Atlantique). Cette opération « menée directement par Boardriders », souligne Beaumanoir, prévoit également la création de 44 emplois. « Il y a 120 postes nets supprimés », calcule la direction, avant de préciser que « l’ensemble des emplois en magasins est sauvegardé », soit un millier de postes. L’entreprise bretonne, qui emploie 15 000 personnes dans le monde, insiste sur l’absence de lien entre ce PSE et les « négociations avec le Groupe Beaumanoir ».

Plusieurs plans sociaux

Le siège de Boardriders Europe, qui compte aujourd’hui 563 employés, restera à Saint-Jean-de-Luz, au Pays basque, dans ses locaux historiques. Il ne « sera pas rapatrié à Saint-Malo » (Ille-et-Vilaine) où Beaumanoir est basé, a promis son patron.

A Saint-Jean de Luz, commune réputée pour son bassin d’emploi dans le secteur de la glisse, le maire Jean-François Irigoyen qualifie le rachat des marques d’« un mal pour un bien ». Depuis plus de dix ans, la société a été éprouvée par plusieurs plans sociaux, sans jamais réussir à redresser la barre. Après 38 suppressions de postes en 2013, elle a subi un nouveau plan de restructuration en 2016, puis 136 licenciements en 2019. Plus récemment, la perte nette de Boardriders a plongé, passant, d’après le site d’information financière sur les entreprises Pappers, de 4 millions d’euros en 2022 à 112 millions d’euros en 2023.

« Nous sommes passés par une période très compliquée, de 2016 à 2023, a résumé Nicolas Foulet, président de Boardriders pour la zone Europe au quotidien Sud-Ouest. On s’est recroquevillé sur nous-mêmes. Avec le groupe Beaumanoir, on va réinvestir les centres-villes que nous avions quittés. »

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