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Les opposants à l’autoroute A69 veulent quand même « se rassembler massivement » malgré l’interdiction de la manifestation ce week-end

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 21 mai 2024.

Un nouvel épisode des tensions autour de la construction de l’autoroute A69 s’est déroulé, mardi 4 juin, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, à des centaines de kilomètres de ce projet d’autoroute controversé reliant Castres, dans le Tarn, à Toulouse.

A l’approche des trois jours de rassemblements des opposants au projet, prévus sur place vendredi 7, samedi 8 et dimanche 9 juin, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a expliqué, lors de la séance des questions au gouvernement, qu’il avait demandé au préfet du Tarn d’interdire « cette nouvelle manifestation qui s’annonce extrêmement violente » où pourraient se rendre « 5 000 personnes dont 600 black blocs ». « Rien à voir avec une balade champêtre contestataire », a-t-il ajouté, expliquant que douze unités des forces mobiles « sont en route » et que des « contrôles de zone » avaient déjà abouti à la saisie de « couteaux, de marteaux et de haches dans les véhicules ».

Mardi, la question lui avait été posée par Jean Terlier, député (Renaissance) du Tarn et président de la commission d’enquête parlementaire « sur le montage juridique et financier » de l’A69, qui a, de son côté, critiqué « une opposition d’écologistes radicalisés relayée par le mouvement des Soulèvements de la Terre ».

En choisissant l’interdiction, M. Darmanin n’a aucune assurance de ne pas tendre un peu plus les choses sur le terrain. Après s’être concertés, les principaux collectifs – Les Soulèvements de la Terre, La Voie est libre (LVEL), Extinction Rebellion Toulouse, la ZAD A69 – ont en effet signé un communiqué où ils appellent quand même à « se rassembler massivement ». « Le ministre de l’intérieur alimente un peu plus l’autoritarisme en marche et l’atteinte à nos libertés fondamentales », écrivent les militants avant d’accuser Gérald Darmanin de prendre « ainsi le risque d’engendrer une situation chaotique ».

Mardi, le groupe des écologistes à l’Assemblée nationale a, pour sa part, évoqué le film Minority Report (2002) en décrivant un gouvernement prêt à « nous plonger en plein film d’anticipation où la violence s’invente avant même son existence éventuelle ».

Table ronde et « balade naturaliste »

A partir de vendredi 7 juin, les mouvements mobilisés avaient prévu trois jours de réunions et d’actions, comme des tables rondes sur la lutte contre les projets routiers, une « balade naturaliste » sur l’histoire de la colonisation, des concerts, mais aussi et, surtout, une « Manif’action », samedi 8 juin, sur le tracé de l’A69.

Pris de court, les collectifs n’ont pas encore précisé comment ils comptent se réorganiser mais ils promettent de tout faire pour que « les nombreux habitants, familles, manifestants qui participeront à cette mobilisation festive et déterminée soient accueillis dans les meilleures conditions ». « Le ministre est à nouveau notre meilleur attaché de presse, ironise Thomas Digard, de LVEL. Mais cette déclaration est incompréhensible. (…) Ce samedi, les forces de l’ordre seront manifestement là pour réprimer et ne rempliront pas leur rôle qui est de sécuriser la manifestation, c’est désolant. »

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