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Nouvelle-Calédonie : le principal parti indépendantiste refuse de rencontrer la mission de dialogue

Des policiers à Nouméa, le 3 juin 2024.

L’invitation a été déclinée. L’Union calédonienne (UC), principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a signalé mercredi 5 juin dans un communiqué qu’elle « ne souhait[ait] pas rencontrer la mission de dialogue » installée en mai par Emmanuel Macron lors de son déplacement sur l’archipel. Réclamant de nouveau « le retrait du projet de loi constitutionnel sur la modification du corps électoral », dont l’examen à l’Assemblée nationale a provoqué les pires violences survenues depuis quarante ans en Nouvelle-Calédonie, l’UC estime que l’Etat « traite les événements de ces dernières semaines comme de simples émeutes urbaines » et répond « par la violence policière ».

« L’Union calédonienne dénonce les répressions policière et militaire qui persistent depuis la levée de l’état d’urgence », poursuit le communiqué, qui assure que le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, a été « saisi » au sujet de ces violences. L’UC accuse l’Etat d’être « sourd » et estime qu’il est nécessaire de « cesser tout de suite toute cette répression » avant d’envisager une rencontre avec la mission de dialogue.

Dans un courrier daté de mercredi, le président de l’UC, Daniel Goa, et le président du Congrès calédonien, Roch Wamytan, deux importantes figures indépendantistes, ont, pour leur part, évoqué d’éventuelles discussions avec la mission de dialogue « après le prochain congrès du FLNKS [Front de libération nationale kanak et socialiste] », lequel doit se tenir à la mi-juin, à condition que la réforme soit abandonnée. Le FLNKS regroupe les principaux partis indépendantistes calédoniens, dont l’UC.

Venu le 23 mai, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’y aurait « pas de passage en force », mais pas non plus de « retour en arrière » à propos de ce projet de loi constitutionnelle contesté. Il a aussi installé une mission de dialogue composée de trois hauts fonctionnaires, chargés de tenir des échanges bilatéraux avec indépendantistes et non-indépendantistes.

Dans son communiqué, l’Union calédonienne a également alerté « sur le fait que les conditions ne sont pas réunies pour que les élections européennes se tiennent normalement » dimanche, évoquant « un manque de sécurité que l’Etat ne peut pas garantir ». « Les maires Union calédonienne apprécieront les situations locales en toute responsabilité », ajoute le communiqué. L’UC compte treize maires sur les 33 communes de Nouvelle-Calédonie, essentiellement dans le nord du territoire et sur les îles.

Interrogée par RFI sur le sujet, la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, a assuré que « les élections européennes pourront se tenir dans l’ensemble des communes de Nouvelle-Calédonie » et se dérouleront « normalement sur 90 % du territoire calédonien », évoquant seulement quelques fermetures de bureaux de vote.

Le Monde avec AFP

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