Starship, la fusée la plus puissante de tous les temps, qui doit ramener les Américains sur la Lune et qu’Elon Musk espère voir partir un jour vers Mars, a parfaitement rempli son contrat, jeudi 6 juin, lors de son quatrième vol d’essai. L’engin de SpaceX a décollé – à vide – depuis sa « Starbase » proche du village de Boca Chica (Texas). Il a réalisé l’essentiel des opérations prévues, alors que le précédent vol d’essai avait été marqué par la désintégration de la fusée lors de sa rentrée dans l’atmosphère. Après un peu plus d’une heure de suspense, le patron de SpaceX a claqué avec effusion les mains des responsables du centre de contrôle, depuis lequel il a suivi le vol en compagnie de l’un de ses enfants.
Trente-deux des 33 moteurs Raptor du premier étage « Super Heavy » se sont allumés à l’unisson à 14 h 50 (heure de Paris) pour propulser vers le ciel les 121 mètres et les 5 000 tonnes de la fusée. Conçu pour être réutilisable, cet étage s’est ensuite détaché pour retomber vers le golfe du Mexique, ralentissant au dernier moment dans un simulacre d’atterrissage : un retour au point de départ, où une tour dotée de bras mécaniques pourrait l’accueillir, n’était pas encore prévu à ce stade du développement de l’engin.
Lors du précédent essai, le contact avait été perdu alors qu’il était encore à plus de 400 mètres d’altitude. Cette fois les images diffusées en direct ont montré sa stabilisation temporaire au-dessus des flots, suscitant les cris d’enthousiasme des équipes de SpaceX. Super Heavy avait auparavant aussi éjecté avec succès l’interface avec l’étage supérieur, pour s’alléger lors de cette redescente.
Conçue pour être entièrement récupérable
Pendant ce temps, la partie supérieure de la fusée, appelée Starship par commodité, poursuivait sa route, propulsée à plus de 200 km d’altitude par ses six moteurs, pour atteindre une vitesse dépassant les 26 000 km/h, en deçà de la vitesse de satellisation (28 440 km/h). L’ambition était, après un court vol de croisière dans l’espace, de réussir la rentrée dans l’atmosphère, qui avait échoué lors de la précédente tentative, le 14 mars.
Après quelques manœuvres de retournement, Starship a ralenti en présentant sa face couverte de protection thermique aux particules de la haute atmosphère, et en contrôlant son attitude grâce à quatre petits ailerons indépendants. Le gaz chauffé par la friction est apparu sous l’œil des caméras embarquées sous la forme d’un halo ionisé orangé, à partir d’une centaine de kilomètres d’altitude. A 53 km d’altitude, des fragments d’aileron chauffés à blanc ont commencé à se détacher, et les débris ont endommagé la caméra qui permettait de suivre le vol. Les données télémétriques ont cependant continué à être transmises jusqu’au bout.
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