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Carlos Alcaraz, prince héritier de Roland-Garros

Carlos Alcaraz, après sa victoire à Roland-Garros, à Paris, le 9 juin 2024.

Dimanche 9 juin, les notes de la Marcha Real, l’hymne national espagnol, se sont envolées dans le ciel bleu au-dessus du court Philippe-Chatrier. Une habitude depuis vingt ans, à un détail près : cette fois, le châtelain de Roland-Garros est un droitier. La quinzaine du tournoi parisien avait commencé par le crépuscule de Rafael Nadal et s’est achevée, dans un clin d’œil de la Providence, par l’image de son compatriote Carlos Alcaraz récupérant les clés du domaine. Comme un trait d’union entre l’idole de 38 ans et celui annoncé depuis ses 15 ans comme son héritier.

Au terme d’une finale marathon de 4 h 19, Alcaraz est venu à bout de l’Allemand Alexander Zverev en cinq sets (6-3, 2-6, 5-7, 6-1, 6-2). Cinquante ans après sa première victoire dans ce décor, le Suédois Björn Borg a remis la Coupe des Mousquetaires au gamin d’El Palmar qui rêvait depuis ses 6 ans d’« ajouter [son] nom » à la liste de ses compatriotes ayant triomphé sur la terre battue parisienne (21 sacres sur 56 éditions depuis 1968).

« En sortant de l’école, je courais à la maison et j’allumais la télé pour ne pas manquer un match, a raconté après son triomphe le protégé de Juan Carlos Ferrero – lui-même sacré en 2003. Je les regardais tous et évidemment ceux de Rafa, c’était lui, le maître du tournoi. Je jouais avec ce rêve d’enfant. »

A 4 ans, « Carlitos » tape ses premières balles au Real Sociedad Club de Campo, à Murcie (sud-est de l’Espagne), club où jouait son grand-père paternel. C’est ce dernier qui lui a inculqué la règle « des trois C », pour « cabeza, corazon y cojones » (la tête, le cœur et… le courage, pour rester poli), qu’il invoque à chaque fois pour justifier ce sourire carnassier accroché à son visage, sur le court comme en dehors.

Un jeu tantôt explosif, tantôt soyeux

Sa voracité ne connaît aucune limite. A 21 ans et 35 jours, il est le joueur le plus précoce de l’histoire à s’imposer en Grand Chelem sur les trois surfaces du jeu. « J’ai toujours voulu être l’un des meilleurs joueurs de tennis au monde, disait, vendredi, sans forfanterie, le vainqueur de l’US Open 2022 (dur) et de Wimbledon 2023 (gazon). Pour ça, il faut bien jouer sur toutes les surfaces, comme l’ont fait Roger [Federer], Novak [Djokovic], Rafa, [Andy] Murray. Quelle que soit la surface, j’adapte très bien mon style de jeu. J’ai grandi sur terre battue, mais je me sens plus à l’aise sur du dur. C’est simple, je veux être bon partout. »

Le surdoué avait déjà déboulé dans la cour des grands en 2022 avec le titre officieux de plus jeune numéro 1 mondial du circuit masculin. « C’est incroyable, à 21 ans, tu mérites déjà ta place au Hall of Fame », l’a félicité Zverev dimanche. Quelques minutes plus tôt, l’Allemand retenait ses larmes sur sa chaise, regard dans le vide. Passé à 2 points du titre à l’US Open 2020 face à l’Autrichien Dominic Thiem, le « meilleur joueur du monde à n’avoir jamais gagné en Grand Chelem » échoue une nouvelle fois dans sa quête.

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