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Au procès d’Henri Proglio, deux ans de prison avec sursis requis contre l’ex-PDG d’EDF

Au tribunal correctionnel de Paris, mardi 18 juin, Henri Proglio n’a eu le droit à aucune indulgence de la part du Parquet national financier (PNF). La peine maximale, soit deux ans de prison, mais assortie du sursis, et une amende de 200 000 euros ont été requises à l’encontre de l’ancien PDG d’EDF (2009-2014) par les représentants du ministère public, Bérénice Dinh et Sébastien de La Touanne. « M. Proglio confond son intérêt personnel et celui d’EDF », a estimé ce dernier. Le procès de M. Proglio reprenait cette semaine après avoir été suspendu le 29 mai en raison de l’absence contrainte d’une juge assesseure ce jour-là.

L’homme d’affaires de 74 ans est jugé pour « favoritisme ». Il est accusé d’avoir mis en place, lorsqu’il était à la tête d’EDF, une procédure spécifique de passation de contrats de conseil sans appel d’offres ni mise en concurrence, ne respectant pas la réglementation des marchés publics propres à une entreprise publique comme EDF. Quarante-quatre consultants en communication, stratégie ou intelligence économique, aux missions souvent apparues redondantes pendant le procès, en ont bénéficié, dont la quasi-totalité sous le mandat de M. Proglio. Leur montant cumulé, estimé lors de l’enquête préliminaire à 22 millions d’euros, a été réévalué à 36 millions d’euros, ce mardi, par le PNF.

« Ces contrats sont irréguliers », a expliqué Sébastien de La Touanne, qui a rappelé que la société EDF « était tenue de respecter les trois grands principes de la commande publique » : liberté d’accès, égalité de traitement des candidats, transparence des procédures. Ce qu’elle n’a pas fait en l’espèce, selon lui. Pour le procureur, ces marchés, qui n’étaient « pas des petits contrats » puisqu’ils atteignaient souvent plusieurs centaines de milliers d’euros, étaient attribués suivant le principe du « fait du prince » et avec la « volonté de ne pas les rendre publics », de les « dissimuler ».

« Vingt-deux millions d’euros, c’est rien »

« Tout cela était fait en catimini dans les bureaux des dirigeants d’EDF », a ajouté le représentant du ministère public, fustigeant une pratique « systémique, qui a duré plusieurs années » et qui a empêché nombre d’autres prestataires de participer à un processus ouvert et équitable. Et de constater que ces contrats, noués avec des consultants souvent bien introduits dans les cercles d’influence économiques, politiques ou médiatiques, visaient parfois davantage à améliorer « l’image » ou « la notoriété » de M. Proglio que de servir l’entreprise publique. Une amende de 1 million d’euros a également été requise contre EDF en tant que personne morale.

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