Plusieurs responsables socialistes se sont indignés d’un message de Sophia Chikirou, députée de La France insoumise (LFI) proche de Jean-Luc Mélenchon, qui a relayé sur son compte Instagram personnel un hommage au chef du Hamas Ismaël Haniyeh, tué, mercredi 31 juillet, à Téhéran dans une frappe imputée à Israël.
Le programme du Nouveau Front populaire (NFP) « est très clair », a estimé, jeudi sur X, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, renvoyant la députée « insoumise » à des « provocations qui ont pour seul effet de susciter des polémiques qui minent le travail collectif » et des propos qui « n’engagent qu’elle ».
La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, tenante d’une ligne de rupture avec LFI, a exprimé son indignation sur le même réseau social. « Abject », a-t-elle écrit, y voyant une « apologie du terrorisme » et un « porte-voix de la haine des juifs ».
Elle a regretté que les « contrats et engagements du NFP », alliance électorale qui a permis aux quatre partis de gauche PS, LFI, PCF et écologistes d’arriver en tête des législatives, sans majorité absolue toutefois, soient une fois de plus « piétinés » et les valeurs socialistes « bafouées ».
« Je ne travaillerai pas avec des élus, un parti qui cautionnent ou refusent de condamner de telles positions », a déclaré, de son côté, le maire PS de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, ouvertement opposé depuis 2022 à une alliance de son parti avec celui de Jean-Luc Mélenchon.
Dépôt de plainte
Des captures d’écran du compte Instagram personnel de la députée LFI de Paris ont été publiées sur X sans que Sophia Chikirou démente avoir relayé cet hommage de quatre pages au chef du Hamas, publié à l’origine par l’organisation Urgence Palestine.
Cet hommage « devrait la mettre au ban de la vie politique. Cette forme de complaisance, récurrente dans son parti, ne doit pas trouver sa place dans notre République », a réagi samedi 3 août la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), annonçant saisir sa commission juridique.
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a également annoncé dans un communiqué le dépôt d’une plainte pour « apologie du terrorisme ».