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La motion de censure, menace fantôme agitée par Les Républicains

Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, à Matignon, à Paris, le 14 septembre 2023.

Ce n’est pas un secret, Olivier Marleix n’aime pas « le nouveau monde » et ses représentants. Au sein du parti Les Républicains (LR), son anti-macronisme légendaire en amuse certains et en irrite d’autres. Mais quand il est interrogé sur la possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement, le chef du groupe LR à l’Assemblée nationale évolue comme un funambule entre son envie de cogner sur la majorité et une réalité politique lui dictant plus de retenue. « On n’est pas des maniaques de la gâchette de la motion de censure », a-t-il déclaré, mardi 19 septembre sur Franceinfo, tout en présentant cet outil comme une « arme de dissuasion ».

Appuyer ou ne pas appuyer sur le bouton rouge, la question avait animé les coulisses des journées parlementaires du parti de droite, les 12 et 13 septembre, à Saint-Malo, dont le but était de recréer un esprit collectif au sein d’un groupe dont la boucle WhatsApp est restée désespérément inactive pendant les vacances. Avec soixante-deux élus, la droite n’a jamais occupé aussi peu de bancs à l’Assemblée nationale. Pourtant, elle est la seule formation susceptible de renverser le gouvernement, avec l’addition des voix des partis d’opposition aux siennes.

Et elle ne se prive pas de le rappeler pour faire pression sur l’exécutif, comme l’a fait Olivier Marleix, en juillet, sur l’immigration, ou Gérard Larcher, le président du Sénat, sur le budget. « On a cet instrument entre les mains sur des textes contraires à nos valeurs et on peut l’utiliser », réitère aujourd’hui M. Marleix. Ce dernier passe pour un dur sur le sujet, prêt à montrer les muscles, quand le président du parti, Eric Ciotti, avance prudent comme un chef sioux. « Nous sommes complémentaires », sourit ce dernier.

« Chapeaux à plumes »

L’arme de la censure existe, mais il s’agit d’en faire un usage précautionneux. En réalité, la différence est surtout de forme entre Eric Ciotti et Olivier Marleix. Interrogé par Le Figaro, le 11 septembre, sur la possibilité de déclencher une motion de censure sur le budget, le chef de file des députés LR met en garde le gouvernement sur la hausse du prix de l’essence devenue « insupportable pour les Français »… mais nuance dans la même phrase : « Nous sommes cohérents et responsables. » Traduction : quand on se dit parti de gouvernement, on ne censure pas sur un texte financier. « Même si la situation économique du pays est dramatique, il y a une stabilité budgétaire qu’on doit assurer par responsabilité pour permettre une continuité des services publics », résume Emilie Bonnivard, députée de Savoie.

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