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Accusations de chantage à la « sextape » au Sénat : Gérard Larcher annonce saisir le procureur de la République

Le président du Sénat Gérard Larcher a annoncé « procéder à un signalement auprès du procureur de la République » après la publication par Le Canard enchaîné d’un article sur des accusations de chantage à la « sextape » impliquant « un sénateur », a appris l’Agence France-Presse (AFP), vendredi 9 février, auprès de son cabinet.

« Il appartient désormais à la justice de se saisir des faits en cause », a-t-on dit à la présidence du Sénat. Selon l’article du Canard enchaîné, un médecin du Sénat, qui conteste son licenciement, a en effet porté à la connaissance de la direction l’existence d’une vidéo intime impliquant « un sénateur ». Cette « sextape » serait devenue, toujours d’après l’hebdomadaire, « un moyen de pression » utilisé par une « assistante médicale », qui aurait par exemple vu son salaire « augmenté de 45 % ».

Vendredi matin, le médecin en question a adressé un courrier à tous les sénateurs dans lequel il revient sur l’affaire, affirmant qu’il allait exercer un « recours contentieux pour licenciement abusif », selon sa lettre consultée par l’AFP. Dans ce courrier, il accuse également cette assistante médicale d’avoir été embauchée « sur la base de faux diplômes » et affirme avoir alerté l’administration du Sénat « à plusieurs reprises » sur le sujet.

Il explique également avoir signalé que cette assistante « se vantait de détenir des éléments compromettants de son amant », présenté comme « une autorité du Sénat », afin de « conserver un levier de pression ». « J’avais compris qu’en rapportant (…) cette information, mon sort était scellé », dit-il encore dans ce courrier.

Le groupe écologiste demande de la « transparence »

Selon une source anonyme au sein du Sénat, citée par l’AFP, « le licenciement du médecin du Sénat est cependant totalement dépourvu de lien avec les enregistrements mentionnés dans l’article du Canard enchaîné », mais « la réalisation et la diffusion des enregistrements vidéo que le médecin a indiqué avoir en sa possession sont susceptibles de recevoir une qualification pénale ».

Une enquête interne conduite après des signalements de ce médecin sur le fonctionnement du cabinet médical avait fait apparaître, selon la même source, « que le médecin avait fait le choix de pratiquer, sans en informer sa hiérarchie, une activité professionnelle en parallèle de ses fonctions pourtant exercées à plein temps au Sénat ». « Cette activité parallèle a compromis gravement le bon fonctionnement du cabinet médical et de l’équipe administrative », et le médecin « a donc fait l’objet d’un licenciement à compter du 15 février pour ce motif », a-t-on encore expliqué.

Peu avant cette annonce, le groupe écologiste a dénoncé vendredi « l’opacité » régnant au Sénat après la publication de l’article, appelant le président Gérard Larcher à saisir la justice. Dans un courrier adressé au président du Sénat dont l’AFP a obtenu copie, le président du groupe écologiste Guillaume Gontard demande que « toute la transparence soit faite sur cette affaire » à travers une saisine du comité de déontologie du Sénat et du procureur de la République. « Trop souvent, l’opacité qui règne sur la gestion des affaires internes du Sénat, loin de protéger l’image de l’institution, lui nuit », ajoute le chef de file du groupe écologiste.

La présidence du Sénat a confirmé à l’AFP que le signalement de Gérard Larcher se faisait au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, qui impose aux agents publics de signaler des délits potentiels dont ils ont connaissance.

Le Monde avec AFP

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