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Benyamin Nétanyahou, le Hamas et les otages

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans son bureau à Jérusalem, le 10 décembre 2023.

Benyamin Nétanyahou a entamé son impressionnante carrière en se réclamant de son frère aîné Jonathan, tué en 1976 au cours d’une audacieuse opération de libération d’otages sur l’aéroport ougandais d’Entebbe.

C’est au nom d’une « guerre contre le terrorisme », par définition impitoyable, que l’ambitieux militant du Likoud est promu, en 1982, numéro deux de l’ambassade israélienne à Washington, puis, deux années plus tard, ambassadeur d’Israël auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) à New York. Il n’hésite pourtant pas à critiquer son propre gouvernement lorsque, en 1985, le premier ministre Yitzhak Shamir accepte de libérer 1 150 détenus palestiniens en échange de trois militaires israéliens, détenus par un groupuscule inféodé au régime Assad et en lutte ouverte contre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Shamir considère à juste titre qu’un tel échange affaiblit l’OLP et son chef, Yasser Arafat, mais il sous-estime les liens ainsi forgés entre la dictature syrienne et les islamistes palestiniens, dont le chef, le cheikh Ahmed Yassine, est alors libéré.

Le fiasco jordanien

Nétanyahou crée la surprise, en mai 1996, en remportant la première élection d’un premier ministre israélien au suffrage direct, face au travailliste Shimon Pérès, qui avait lui-même succédé à Yitzhak Rabin, assassiné six mois plus tôt.

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Le chef du Likoud a mené campagne contre le processus de paix lancé en septembre 1993 par Rabin et Arafat, processus que le cheikh Yassine combat avec la même virulence à la tête du Hamas, ce « mouvement de la résistance islamique », dont le premier attentat-suicide coïncide avec la signature des accords de paix israélo-palestiniens.

Les massacres terroristes perpétrés par le Hamas durant la campagne électorale ont naturellement fait le jeu de Nétanyahou qui, après un nouveau carnage, en juillet 1997, jure de frapper le Hamas à la tête. Yassine étant de nouveau emprisonné, le premier ministre israélien envoie un commando du Mossad, porteur de passeports canadiens, assassiner à Amman, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal. Mais le commando, après avoir inoculé à Mechaal un poison à effet lent, est intercepté par la sécurité jordanienne.

Le roi Hussein de Jordanie est furieux de cette violation du traité de paix qu’il a signé trois ans plus tôt avec Rabin, au nom d’Israël, et à la Maison Blanche. Il exige de Bill Clinton, le parrain de ce traité de paix, qu’il obtienne d’Israël, non seulement l’antidote permettant de sauver Khaled Mechaal, mais aussi la libération de dizaines de prisonniers palestiniens, dont le cheikh Yassine. Le premier ministre israélien, après avoir tenté de nier la responsabilité du Mossad, est contraint d’accepter les conditions jordaniennes afin de récupérer son commando.

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