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Comment les banques en ligne occupent le terrain de l’épargne

Les Français ont encore du mal à se laisser tenter par le 100 % numérique pour leurs placements, alors qu’ils ont largement sauté le pas pour leur compte bancaire : 5,4 millions de clients détiennent un compte chez BoursoBank, 3 millions chez Nickel, plus de 2,5 millions chez N26 ou Revolut, et 1,2 million chez Fortuneo. « Les néobanques et les banques en ligne font désormais partie du quotidien des Français, mais cela ne s’est pas fait en un jour, note Mikaël Ptachek, président de l’Observatoire de la fintech. Les nouveaux acteurs de l’épargne prendront eux aussi progressivement de l’ampleur, mais le chemin est long, car investir nécessite un plus grand degré de confiance que de souscrire une carte bancaire. »

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D’autant que les banques numériques font concurrence aux fintech. Les acteurs historiques comme BoursoBank, Fortuneo et Hello Bank ! proposent depuis longtemps une offre d’épargne complète, allant des produits réglementés à l’assurance-vie. La remontée des taux d’intérêt depuis dix-huit mois leur a permis de mettre un coup de projecteur sur les produits sécurisés. BoursoBank a ainsi lancé un livret, puis des comptes à terme. « Nos clients ont déposé 6 milliards d’euros sur ces deux produits l’an dernier », indique Xavier Prin, le directeur du marketing et de la communication de Boursorama. Chez Fortuneo, l’épargne constitue un produit d’appel, puisque 30 % des ouvertures de compte concernent actuellement le livret, dont le taux bénéficie d’une offre promotionnelle.

Des réseaux qui s’imbriquent

De leur côté, les néobanques N26 et Revolut se mettent à l’épargne depuis peu. En France, Revolut propose d’investir dans des fonds monétaires et des actions depuis 2023. N26 prévoit de proposer l’accès aux cryptomonnaies au début du deuxième trimestre. L’offre sera complétée par une solution pour rémunérer les dépôts des clients d’ici à l’été et l’accès aux actions en fin d’année. La concurrence est donc accrue pour les fintech depuis deux ans. Contrairement aux réseaux, les banques en ligne et les néobanques proposent des tarifs faibles et une expérience client agréable. « Nous avons une offre complète d’épargne, alors que les fintech sont souvent monoproduit », ajoute Xavier Prin. En revanche, les néobanques N26 et Revolut ne proposent pas d’assurance-vie, contrairement aux fintech dévolues à ce produit.

Certes, les deux univers se font concurrence, mais « les banques de réseaux et les assureurs investissent beaucoup dans les fintech, les deux mondes sont de plus en plus imbriqués », précise Alain Clot, le président de France FinTech. Ainsi, de nombreuses plates-formes de crowdfunding ont été rachetées ces dernières années, comme KissKissBankBank et Lendopolis par La Banque postale, Lumo par SG, Raizers par Empruntis, ou encore le spécialiste de l’assurance-vie Nalo par Apicil l’an dernier. Par ailleurs, certaines fintech comptent des banques ou des assureurs parmi leurs actionnaires minoritaires comme Ramify avec notamment AG2R La Mondiale, Apicil et Crédit agricole Brie Picardie, ou encore Yomoni avec Crédit mutuel Arkéa.

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