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En Corse, une cinquantaine de médecins libéraux annoncent leur déconventionnement

C’est une décision symbolique. Un moyen de pression aussi, à l’heure où les négociations conventionnelles, impliquant les médecins libéraux et l’Assurance-maladie, vont reprendre, avec un rendez-vous fixé au 16 mai : quarante-huit généralistes et quatre spécialistes exerçant en Corse – trente-trois dans le grand Bastia, dix-neuf à Porto-Vecchio – viennent d’officialiser leur décision de se déconventionner.

Un saut du « secteur 1 », auquel les généralistes sont tous – ou presque – rattachés et qui interdit les dépassements d’honoraires, au « hors secteur » (ou « secteur 3 »), dont les conséquences n’ont, elles, rien de symbolique : s’ils s’exonèrent des tarifs dits conventionnels, leurs patients ne seront plus remboursés.

Les courriers adressés à l’Assurance-maladie, samedi 4 mai, font part d’une « décision de sortir de la convention médicale au 1er octobre ». « Notre île doit bénéficier des mêmes mesures que les DOM-TOM, à savoir une majoration de 20 % des actes cliniques et de 16 % des actes techniques, peut-on y lire. Si cela n’est pas possible, pour des raisons budgétaires, nous demandons alors un “secteur 2” accessible à tous en Corse. » Ce « secteur 2 », les généralistes, contrairement aux spécialistes, n’y ont en principe pas accès, sauf s’ils ont effectué deux années de clinicat après leurs études.

« Absence de CHU en Corse »

Une démarche isolée ? Quelque 5 000 lettres d’intention ont été comptabilisées par le syndicat Union française pour une médecine libre (UFML) qui, depuis plus d’un an, agite le « chiffon rouge » du déconventionnement. « En Corse, mais aussi en Occitanie ou autour de Brest, le mouvement a pris de l’ampleur, assure Jérôme Marty, président de l’UFML. Quand on aura passé la barre des 10 000 signatures, on en fera le dépôt officiel, collectivement. » La décision, pour beaucoup, reste à concrétiser. Du côté de l’Assurance-maladie, on fait état de soixante-dix déconventionnements effectifs recensés en 2023, venant s’ajouter aux 743 praticiens non conventionnés recensés en 2022 (pour plus de 110 000 conventionnés).

Le mouvement implique la moitié des médecins généralistes sur Bastia et plus de 60 % de ceux de Porto-Vecchio, selon les calculs du collectif Médecins libéraux Corsica qui s’est constitué, en juin 2023, sur des « bases apolitique et asyndicale », assure le docteur Cyrille Brunel, l’un de ses porte-voix, pour regrouper quelque 300 des 550 libéraux de Corse. Au cœur de leurs revendications : la reconnaissance des « spécificités insulaires » et, en particulier, du statut « île montagne » dans la convention médicale, ce contrat liant la médecine de ville à l’Assurance-maladie.

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