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Emmanuel Macron se dit « prêt à débattre » avec Marine Le Pen avant les élections européennes

Débat de l’élection présidentielle entre Emmanuel Macron, alors candidat à sa réélection, et la candidate RN, Marine Le Pen, à Paris, le 20 avril 2022.

Emmanuel Macron se dit « prêt à débattre maintenant » avec Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, en vue des élections européennes du 9 juin, scrutin où se joue, selon lui, « une partie du destin de la France », dans un entretien accordé au Parisien paru samedi 25 mai.

« Si on pense que c’est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre. Je suis à sa disposition. La balle est dans son camp », a déclaré le chef de l’Etat, interrogé à bord de l’avion qui le ramenait de Nouvelle-Calédonie. « Après l’élection, ce débat n’aura plus d’intérêt : je suis président de la République », poursuit-il.

« Si le président de la République, qui est le chef de l’Etat et non le chef de la majorité, descend dans l’arène électorale, alors il doit s’engager à en tirer les conséquences, a aussitôt réagi Marine Le Pen sur X. Je débattrai donc contre Emmanuel Macron s’il met sur la table sa démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec de la liste Renaissance. »

« Regardez-les de près ! »

Elle s’était précédemment dite ouverte à un face-à-face – réédition de ceux intervenus dans l’entre-deux-tours des présidentielles de 2017 et 2022 –, mais seulement après les élections européennes, « en septembre ».

La possibilité d’un débat entre la présidente du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée et le président de la République avait été évoquée ces derniers jours dans la presse, alors que la liste macroniste, emmenée par Valérie Hayer, est largement distancée dans les sondages par celle du RN.

Selon différentes enquêtes d’opinion, le Rassemblement national recueille de 30 % à 33 % des intentions de vote à quinze jours du scrutin, devant la majorité macroniste, autour de 16 %, et la liste Parti socialiste-Place publique de Raphaël Glucksmann, donnée entre 14 % et 15 %. Mais, « je n’ai jamais cru aux sondages. On verra le 9 juin », dit le chef de l’Etat, exhortant toutefois les Français à se garder des candidats lepénistes : « Réveillez-vous et regardez-les de près ! »

« Ce qui me frappe, c’est à quel point ce parti politique change d’avis tout le temps. Ils voulaient sortir de l’euro. Ensuite, ils disaient qu’ils n’appliqueraient pas les traités. Là, ils ne disent plus rien de ça. C’est fou ! (…) Comme sur la Nouvelle-Calédonie… Pendant des années, ils ont dit aux gens : “Avec nous, vous resterez français, le corps électoral sera totalement dégelé.” Et là, ils ne veulent même plus respecter les accords de Nouméa ! Quand ça chauffe, ils tournent casaque », ajoute-t-il.

Raphaël Glucksmann a quant à lui reproché à la majorité présidentielle de « kidnapper l’élection » par « un face-à-face mortifère » avec l’extrême droite. Le débat de jeudi soir entre le premier ministre, Gabriel Attal, et Jordan Bardella « était une forfaiture démocratique. (…) Les Français ne sont pas dupes, ils ne veulent plus de ce face-à-face mortifère pour la démocratie française », a déclaré M. Glucksmann en marge d’un meeting à Brest (Finistère), estimant que le pays était dirigé « par des gens qui sont en train de jouer avec des allumettes dans une station essence ».

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« Pour contrecarrer une liste qui est aujourd’hui en troisième position, ils sont prêts à faire monter en permanence l’extrême droite, à mettre en scène le fait que Mme Le Pen serait la seule opposition au pouvoir actuel », a-t-il ajouté. La liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann est donnée troisième dans les sondages, faisant quasiment jeu égal avec celle de Valérie Hayer, mais loin derrière celle du Rassemblement national.

Prêt « à aller au référendum » en Nouvelle-Calédonie

Dans le même entretien, le chef de l’Etat se dit prêt à soumettre à un référendum national la réforme contestée du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, notamment si les élus locaux échouaient à s’accorder entre eux sur le sujet. « Je peux aller à tout moment au référendum » sur cette réforme, déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée, fait valoir le chef de l’Eta. Le président de la République fera part de sa décision dans « un mois », selon le quotidien, date à laquelle il tranchera si les élections provinciales pourront avoir lieu cette année.

Après un vote dans les mêmes termes des deux chambres, le président peut en effet choisir, pour entériner une réforme constitutionnelle, de convoquer un référendum ou bien le Congrès, c’est-à-dire députés et sénateurs, à Versailles. C’est cette dernière option qui était jusque-là privilégiée, alors que les parlementaires devaient entériner ce dégel du corps électoral avant la « fin juin », avait indiqué mi-mai Emmanuel Macron.

« J’assume un geste d’apaisement et d’ouverture mais je ne prendrai jamais de décision de report ou de suspension sous la pression de la violence », répète M. Macron au Parisien. Le chef de l’Etat réitère par ailleurs son souhait que les élus calédoniens s’entendent sur « un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement ». Une gageure, alors que le dialogue entre indépendantistes et non-indépendantistes semblait au point mort au moins jusqu’à sa venue. « Ils m’ont tous donné l’engagement de reprendre la discussion globale », poursuit M. Macron, estimant qu’« on ne pourra pas dire que je n’ai pas donné le maximum pour donner toutes ses chances à la paix ».

Le Monde avec AFP

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