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Emmanuel Macron et le risque des annonces sans lendemain

Emmanuel Macron, lors de sa visite du lycée professionnel de l’Argensol, à Orange (Vaucluse), le 1er septembre 2023.

Ce qu’il s’est dit à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) le 30 août doit rester à Saint-Denis. Tel est, selon l’Elysée, l’état d’esprit d’Emmanuel Macron, une semaine après son marathon consultatif avec les chefs de parti dans l’ancienne abbaye royale. Aussi le séminaire gouvernemental au cours duquel le chef de l’Etat devait, mercredi 6 septembre, « restituer » les échanges avec ses opposants fut-il bref. Convoquée à l’Elysée à 10 heures pour un conseil des ministres, l’équipe gouvernementale a pu quitter dès 13 h 30 le buffet présidentiel.

« C’était hypercalibré, sans bavardages inutiles », confie Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat à la ville. Laissant la parole aux ministres de poids, évoquant l’inflation, la sécurité ou la planification écologique, Emmanuel Macron a abondamment relancé Gabriel Attal, chargé de l’éducation, confirmant l’importance qu’il accorde à ce portefeuille. « Vous êtes des ministres chanceux, dans un pays qui n’est ni en récession ni en cure d’austérité », a souligné le président de la République.

Le compte rendu des « rencontres de Saint-Denis », événement inédit dans la Vᵉ République, s’est limité à quelques considérations générales. Satisfait de voir que ses opposants les plus irréductibles ont joué le jeu, Emmanuel Macron croit pouvoir modifier le climat du pays. « Je veux un pluralisme apaisé », a-t-il lancé. Avec les chefs de parti, le président entend travailler « sincèrement et avec engagement » sur l’écologie, le logement, la mise en place de référendums, la décentralisation. « Il y a un chemin », dit-il.

Scepticisme des oppositions

« L’initiative a prouvé que les oppositions ne peuvent pas refuser en bloc la main tendue, a abondé la première ministre, Elisabeth Borne. Chacun peut ensuite commenter, mais cela illustre bien leur prise de conscience collective qu’il n’est pas possible de s’opposer systématiquement sur tout, toujours, tout le temps, et que les Français condamnent les postures et les partisans du blocage. »

Les quinze participants aux « rencontres de Saint-Denis » ont reçu, dans la nuit de mercredi à jeudi, une lettre du président de la République, censée « résumer fidèlement » les échanges du 30 août. Dans son courrier, le chef de l’Etat confirme, notamment, la tenue d’une « conférence sociale » consacrée aux bas salaires, en octobre. Et indique qu’il fera une proposition « dans les semaines qui viennent » aux chefs de partis sur un élargissement ou un recours simplifié au référendum. Le chef de l’Etat suggère aux leaders politiques de se revoir « à l’automne ».

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