Close

Espace : la fusée Ariane-6 soutenue financièrement par les Etats de l’Agence spatiale européenne

Une fusée Ariane-6 sur son pas de tir, à Kourou, en Guyane, le 23 juin 2023.

Les vingt-deux Etats membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) se sont accordés pour fournir un « soutien financier » afin d’assurer la viabilité économique et la compétitivité de la fusée Ariane-6, stratégique pour l’accès autonome de l’Europe à l’espace, a annoncé son directeur général, Josef Aschbacher.

Cet accord comprend une subvention annuelle pour financer l’équilibre économique de la fusée de son 16e jusqu’à son 42e vol, ce qui correspond aux lancements prévus de 2026 jusqu’à 2030. L’équilibre financier des quinze premiers vols était déjà assuré par un précédent accord.

Pour la petite fusée italienne Vega-C, clouée au sol après un accident en décembre 2022, la subvention des Etats pourra atteindre 21 millions d’euros annuels du 26e au 42e vol, selon M. Aschbacher. Ces subventions doivent permettre d’assurer aux deux fusées de faire face à la féroce concurrence internationale, en particulier de l’américain SpaceX, qui tire à lui seul près de deux fusées par semaine.

Outre la subvention, l’ESA s’est de son côté engagée à acheter quatre vols dits « institutionnels » par an à Ariane-6 et trois à Vega-C pour mettre en orbite des satellites européens. Ariane-6 doit effectuer son premier vol en 2024, avec quatre ans de retard. Ce retard, combiné à l’inflation, a été source de « surcoûts considérables », selon une source proche du dossier.

« Tournant décisif dans l’histoire spatiale européenne »

Cet accord constitue « un grand soulagement », a confié M. Aschbacher lors d’une conférence de presse, tant les positions des principaux pays contributeurs étaient opposées. Paris plaidait pour un tel soutien à Ariane-6 et Rome pour un soutien similaire à Vega-C, tandis que Berlin dénonçait une « faillite du système » et réclamait que les lanceurs européens soient mis en compétition.

Au total, les Etats membres de l’ESA se sont mis d’accord pour changer de modèle pour la génération suivante de lanceurs en mettant en concurrence les futurs lanceurs, ce qui doit permettre l’émergence de microlanceurs et de minilanceurs. En contrepartie de cette subvention maximale annuelle de 340 millions d’euros pour Ariane-6, les industriels chargés du programme, en premier lieu ArianeGroup, se sont engagés à réduire leurs coûts de 11 %, a annoncé le ministre de l’économie français, Bruno Le Maire, lors d’une conférence téléphonique.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’Europe spatiale à la recherche d’une sortie de crise

L’aval des vingt-deux membres de l’ESA a été permis par un accord préalable entre Paris, Berlin et Rome, ses trois principaux contributeurs, a-t-il expliqué en rappelant que SpaceX vendait de son côté ses vols au gouvernement américain trois à quatre fois plus cher que ses vols pour le marché commercial. « Cet accord est un sujet majeur et marque un tournant décisif dans l’histoire spatiale européenne », s’est félicité le ministre français.

Il permet selon lui de « préserver l’unité européenne sur la question stratégique de l’accès à l’espace » tout en ouvrant une « nouvelle ère pour les lanceurs européens, une ère d’innovation et de compétitivité ». Avio, le constructeur italien de la fusée Vega-C, a par ailleurs obtenu une revendication de longue date de pouvoir commercialiser lui-même les vols de Vega-C, qui sont jusqu’à maintenant exploités par Arianespace, une filiale d’ArianeGroup, selon l’accord trilatéral consulté par l’Agence France-Presse.

Le Monde avec AFP

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top