Close

Nos choix de lectures : « Vivre dans le feu », « Le Masque de Dimitrios », « Blanches »…

LA LISTE DE LA MATINALE

Dans un éclair de napalm, le soldat Sam, héros du dernier livre d’Antoine Volodine, Vivre dans le feu, rend son dernier souffle. Pourrait-il arriver la même chose à celui qui suit les traces du crime dans Le Masque de Dimitrios, orchestré par Eric Ambler ? L’amour, lui, pourrait avoir le dernier mot dans Fantastique histoire d’amour, de Sophie Divry. Avant cela, retour aux balbutiements avec Au bout de la langue, l’essai singulier de Martin Rueff. Enfin, entre premier et dernier souffle, Blanches, cri d’alerte dans le milieu hospitalier et premier roman de Claire Vesin.

ROMAN. « Vivre dans le feu », d’Antoine Volodine

Vivre dans le feu est un drôle de livre de fin : c’est le dernier annoncé de l’auteur, Antoine Volodine, et le quarante-septième d’une œuvre qui doit, sous cette signature ou celle de ses hétéronymes, en compter quarante-neuf – le nombre total en est fixé depuis longtemps, selon les principes, aussi mystérieux que blagueurs, du « postexotisme ».

Ce qui frappe surtout, c’est qu’il n’y a rien de pesamment testamentaire dans ce roman nerveux, d’une alacrité étincelante, plutôt bref et bien dans la manière d’un écrivain définitivement singulier. Nous voici en effet plongés dans les suites supposées d’une catastrophe, et les paysages sans géographie assignée de steppes immenses, de ruines fabuleuses… Au cœur du tableau, un personnage, le soldat Sam : il va mourir, c’est une affaire de secondes, le temps que le saisisse, dès les premières pages, la furie pressée du napalm, dans une guerre qui n’est pas nommée.

Or nous sommes chez Volodine. Ces secondes vont donc suffire au déploiement d’un monde multiplié à l’échelle du livre, dans les étapes arborescentes d’une initiation par le feu… Le cliché veut que l’on voie toute sa vie défiler à l’instant de la mort : l’auteur s’en amuse, pour imaginer ce défilé sous la forme d’une fiction où vont se succéder de formidables figures féminines, cousines, tantes ou grands-mères gouailleuses, qui font de ce roman la plus inventive et joyeuse des apocalypses. Fa. Ga.

« Vivre dans le feu », d’Antoine Volodine, Seuil, « Fiction & Cie », 176 p., 19 €, numérique 14 €.

ROMAN. « Le Masque de Dimitrios », d’Eric Ambler

Au grand banquet des seigneurs du thriller et des moguls du roman d’espionnage, parmi vétérans et prétendants, le Britannique Eric Ambler (1909-1998) s’impose, médusant, comme la statue du Commandeur. C’est en 1939, l’année du pacte germano-soviétique, qu’il fait son coup d’éclat avec Le Masque de Dimitrios, roman qui, adapté à Hollywood en 1944, reste une aventure de lecture fascinante.

Il vous reste 69.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top