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La gauche met en scène ses divisions sur l’Ukraine à l’Assemblée nationale

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, prend la parole à la tribune de l’Assemblée nationale, lors du débat sur le soutien de la France à l’Ukraine, à Paris, le 12 mars 2024.

Assis au premier rang de l’Hémicycle, l’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadym Omelchenko, a écouté avec attention les députés « insoumis » et communistes exposant, mardi 12 mars à l’Assemblée nationale, leur vision de la guerre qui oppose son pays à la Russie. Derrière leurs appels à « la paix », les deux groupes de gauche ont voté à l’unanimité contre l’accord bilatéral de sécurité entre Paris et Kiev. Pourtant soupçonnés d’indulgence à l’égard du régime de Vladimir Poutine, les élus du Rassemblement national (RN) se sont finalement abstenus. « Voter contre, c’est signifier à nos alliés que la France tourne le dos à son engagement et à son histoire », a sanctionné en préambule des discussions le premier ministre, Gabriel Attal.

Au perchoir de l’Assemblée, le député La France insoumise (LFI) Arnaud Le Gall, spécialisé sur les questions internationales, a justifié la position de son mouvement, en dénonçant « un simulacre » de débat sur un accord adopté le 16 février. A ses yeux, le scrutin du jour à l’Assemblée n’aurait d’autre vocation que de « signer un chèque en blanc » à Emmanuel Macron, qui a évoqué, le 26 février, l’envoi de troupes sur le sol ukrainien, même si le texte proposé au vote n’en fait nullement mention.

« Les escalades militaires sont toujours précédées d’escalades verbales », a poursuivi l’élu LFI. En écho, le secrétaire national des communistes, Fabien Roussel, a utilisé le même vocabulaire. Avant de lancer : « La France a une autre voix à porter que celle de la guerre. »

Des clivages réactivés

Le débat a réactivé à gauche les clivages idéologiques sur les questions internationales. Car si les élus LFI et communistes se sont opposés à l’accord franco-ukrainien, socialistes et écologistes l’ont, eux, soutenu. Aux yeux du président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, ce texte permet « de dire aux Ukrainiens, “vous êtes de la famille” ». Sa collègue écologiste Cyrielle Chatelain a aussi voulu réaffirmer son « soutien à l’Ukraine », à « son peuple » et « son armée ». Sans considérer que ce vote donne un « blanc-seing » à la « rhétorique belliciste » d’Emmanuel Macron. Les deux partis l’ont voté à la quasi-unanimité (moins une voix).

Certains communistes avaient pourtant hésité avant de se décider à voter contre, craignant d’être assimilés aux propos de Jean-Luc Mélenchon, avec lequel ils sont en froid. Finalement, le Parti communiste et les « insoumis » se sont montrés très alignés, partageant la même analyse de cette guerre et prônant des solutions identiques.

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