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En Italie, Matteo Salvini fragilisé par ses positions trop extrêmes

Le vice-premier ministre italien et chef du parti d’extrême droite italien « Lega », Matteo Salvini, lors d’un rassemblement d’Identité et Démocratie (ID), un groupe de droite à l’extrême droite au Parlement européen, à Rome, le 23 mars 2024.

« Je pense que j’ai encore beaucoup à donner, j’ai la volonté, les idées et du temps devant moi. » En une phrase, Matteo Salvini a dit beaucoup sur son état d’esprit. Le 4 avril, le chef de la Ligue (Lega, extrême droite) était l’invité spécial d’une émission de la Rai 2, pour passer en revue sa carrière politique.

Pendant plus de quarante minutes, le talk-show a pris le ton d’un mea culpa sur ses gaffes et ses outrances, donnant l’image d’un homme acculé. La séquence télévisée résume à elle seule la passe délicate que traverse le vice-président du conseil, allié de sa présidente, Giorgia Meloni, au gouvernement depuis octobre 2022. Au fil des semaines, l’étoile de M. Salvini n’a cessé de pâlir, tant sur la scène nationale qu’à l’intérieur de sa propre formation politique.

Attaques contre Mme von der Leyen

A l’approche des élections européennes organisées du 6 au 9 juin, les dissensions entre la cheffe du gouvernement et son bras droit sont d’ailleurs chaque jour plus manifestes. Depuis son installation au palais Chigi, la cheffe de file de Fratelli d’Italia (postfasciste) a construit sa légitimité au niveau européen. En témoignent ses déplacements à répétition aux côtés d’Ursula von der Leyen. De Lampedusa à Tunis, sur la crise migratoire, ou encore dans la région des Marches (est), frappée l’an dernier par de graves inondations, Mme Meloni a pris soin de mettre en scène ses relations solides avec la présidente de la Commission européenne.

Dans une dynamique inverse, Matteo Salvini n’a lui cessé de continuer à attaquer l’Allemande. « Les électeurs qui votent pour la Ligue ne choisiront jamais un nouveau mandat avec von der Leyen et les socialistes », lançait-il, le 23 mars, lors d’un meeting à Rome d’Identité et démocratie, le groupe auquel la Ligue appartient au Parlement européen.

La politique internationale a mis au jour les tensions à la tête de l’exécutif italien. Alors que Giorgia Meloni a clairement réaffirmé son ancrage atlantiste, ne ménageant pas son soutien à l’Ukraine, dans la lignée de son prédécesseur, Mario Draghi, Matteo Salvini a joué le registre de l’ambiguïté et de la provocation. Peu après la mort d’Alexeï Navalny, le 16 février, le dirigeant de la Ligue demandait aux « médecins d’établir avec clarté les causes de la mort » de l’opposant russe, tandis que le reste du spectre politique italien pointait la responsabilité du Kremlin. « Quand un peuple s’exprime, il a toujours raison », saluait-il au lendemain de la réélection du président russe, Vladimir Poutine, le 18 mars. Lorsque le président américain, Joe Biden, reçoit chaleureusement Giorgia Meloni à la Maison Blanche, le 1er mars, le léguiste ne cesse de répéter sa volonté de voir Donald Trump revenir au pouvoir.

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