Pour la première fois, le ministère de la culture livre une photographie de la fréquentation du spectacle vivant. Sur l’année 2022, toutes disciplines confondues (musique, théâtre, danse, cirque, humour, cabaret, etc.), au moins 200 000 représentations ont été données en France, générant 53 millions de billets et une recette de 1,7 milliard d’euros. La musique arrive largement en tête des achats, les concerts ayant rassemblé plus de la moitié du public et cumulé les recettes les plus élevées (1 milliard d’euros).
Ces statistiques inédites de la billetterie du spectacle vivant, publiées fin décembre 2023 par la Rue de Valois, ont pu être établies grâce au nouveau dispositif ministériel Système d’information billetterie (Sibil), enrichi des données du Centre national de la musique et de l’Association pour le soutien du théâtre privé. Toutefois, cette étude ne constitue qu’une première étape dans la connaissance de ce secteur culturel, puisqu’elle s’appuie sur les données fournies par 5 078 déclarants (dont 2 420 sur Sibil couvrant 152 000 représentations), alors que quelque 20 000 entrepreneurs de spectacles (exploitants de lieux, producteurs, diffuseurs) sont répertoriés en France.
Les auteurs de l’étude le reconnaissent : « Ces premiers résultats – qui pourront faire l’objet de révisions – constituent une série statistique dont la robustesse et la qualité augmenteront au fil du temps, à mesure que les données collectées permettront de mieux appréhender le champ des déclarants. » En cause : les difficultés du déploiement de Sibil et l’hétérogénéité du secteur, qui englobe aussi bien des sociétés commerciales (52 % des représentations déclarées), des établissements publics, des associations ou des collectivités territoriales.
Depuis 2018, tous ces entrepreneurs de spectacles auraient dû ouvrir un compte sur le logiciel Sibil et transmettre leurs déclarations chaque trimestre, cette inscription ayant été rendue obligatoire par la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine du 7 juillet 2016. Mais cette transparence de la billetterie, censée améliorer le pilotage des politiques publiques, est difficile à obtenir. Après six années de balbutiement, « on est en pleine montée en charge », assure le ministère, qui promet « d’autres photographies » très prochainement. Néanmoins, ces premières données collectées apportent des tendances qui, selon les statisticiens, font sens.
Pop-rock et chansons-variétés
Ainsi les concerts (pop-rock en tête, suivi de chansons-variétés) représentent non seulement le plus grand nombre de billets vendus, mais aussi les plus grandes jauges (570 spectateurs en moyenne) et les tarifs les plus élevés (38 euros en moyenne). A contrario, le théâtre et les arts associés (cirque, marionnettes, arts de la rue) comptabilisent le plus grand nombre de représentations annuelles (100 400), attirent 27 % du public dans des jauges moins élevées (130 spectateurs en moyenne), avec un tarif moyen de 24 euros. L’étude montre que 10 % des représentations de spectacle relèvent de l’humour et 4 % de la danse.
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