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A la BnF, Gilles Pécout pressenti pour succéder à Laurence Engel

Gilles Pécout, à Paris, en mars 2018.

C’est avec un gros pincement au cœur que Laurence Engel a annoncé dans un courrier à ses équipes, vendredi 15 mars, son départ le 6 avril de la Bibliothèque nationale de France (BnF), qu’elle préside depuis huit ans et où elle espérait être renouvelée pour un troisième mandat. D’après les informations du Monde, Gilles Pécout l’actuel ambassadeur de France à Vienne, qui a la particularité d’être également un historien, devrait lui succéder. Sa nomination devrait être entérinée lors du prochain conseil des ministres, le 20 mars.

Spécialiste du Risorgimento (unification italienne), auquel il a consacré en 1997 un livre de référence Naissance de l’Italie contemporaine, 1770-1922 (Armand Colin), traduit en italien, ce Normalien de 62 ans fut tour à tour recteur de l’académie de Nancy-Metz, puis de celle de Paris-Ile de France à partir de 2016. Quatre ans plus tard, Gilles Pecout est nommé ambassadeur de France à Vienne. Un poste particulièrement exposé depuis l’invasion en 2022 de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine, alors que l’Autriche, dépendante du gaz russe, s’accroche toujours à une impossible neutralité.

Quittant les sphères diplomatiques, Gilles Pécout prend les rênes d’une des trois plus prestigieuses bibliothèques du monde avec la British Library de Londres et celle du Congrès à Washington. Soit une machine de guerre de 2 500 agents, répartis entre le site historique de Richelieu, réouvert après douze ans de travaux en 2022, et celui de Tolbiac, inauguré en 1996. « Une maison de combat, écrit Laurence Engel dans le courrier adressé à ses collaborateurs. Une maison pour laquelle il faut combattre. » Le sous-texte est clair : la BnF est un phare qu’il faut préserver au moment où la rue de Valois doit puiser dans ses crédits de réserve pour compenser le coup de rabot de 204 millions d’euros annoncé par Bercy.

Un budget annuel de 240 millions d’euros

L’établissement, qui relève du secteur des industries culturelles, semble pour le moment épargné. Mais le président de la République a fait savoir qu’il souhaitait « un nouveau cap et une nouvelle donne budgétaire », précise Laurence Engel dans sa missive. « Il ne faut pas être naïf, confie-t-elle au Monde. Les établissements qui ne sont pas touchés par les premières coupes devraient l’être par les prochaines. »

La BnF a beau être l’établissement culturel le plus doté avec un budget annuel de 240 millions d’euros, devant le Louvre et l’Opéra de Paris, elle dispose de peu de ressources propres, ce qui la rend tributaire des décisions de l’Etat. Pendant des années, elle a connu une déperdition dramatique de ses effectifs. En 2022, ses tutelles lui avaient imposé de restreindre la consultation des ouvrages, pour limiter le coût en magasiniers, suscitant une grève du personnel et une fronde des usagers.

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