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L’Union européenne ouvre un nouveau front dans son combat contre le protectionnisme chinois

La tension monte entre la Chine et l’Union européenne (UE). Bruxelles a annoncé, mercredi 24 avril, l’ouverture d’une enquête sur les pratiques discriminatoires de la Chine dans ses marchés publics de dispositifs médicaux, à quelques jours seulement de la visite du président chinois, Xi Jinping, en France, en Hongrie et en Serbie, prévue début mai. « Le marché chinois des dispositifs médicaux s’est progressivement fermé aux entreprises européennes et étrangères, ainsi qu’aux produits fabriqués dans l’UE », s’est justifiée la Commission européenne dans un communiqué publié mercredi.

Une étude de la chambre de commerce européenne en Chine, publiée en 2023, montrait que les entreprises étrangères de matériel de soin étaient confrontées à de nombreuses discriminations sur les marchés publics chinois, plus que pour n’importe quel autre secteur. Pékin s’est donné pour ambition d’attribuer 85 % des parts de ce marché, évalué à 135 milliards de dollars (126 milliards d’euros) en 2022, à des entreprises du pays d’ici à 2025 dans le cadre de sa politique Made in China. Dans le même temps, les exportations chinoises à destination du Vieux Continent ont augmenté de 100 % entre 2015 et 2023.

C’est la première fois que l’UE utilise un instrument créé en 2022 pour garantir à ses entreprises un meilleur accès et une plus grande réciprocité dans l’ouverture des marchés publics chez des pays tiers. Au terme de l’enquête, qui devrait durer entre neuf et quatorze mois, l’UE pourrait décider de réduire la note des offres soumises par les entreprises chinoises pour remporter un appel d’offres public sur son sol, et même les en exclure. Elle a été immédiatement accusée de « protectionnisme » par Pékin.

« L’UE s’est dotée, ces dernières années, d’un arsenal inédit pour lutter contre les pratiques commerciales discriminatoires, et elle est maintenant en train de les expérimenter », observe Sébastien Jean, professeur titulaire de la chaire Jean-Baptiste-Say d’économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers.

« Secteurs stratégiques »

Au cours des derniers mois, les enquêtes visant la Chine se sont multipliées. L’une, démarrée en septembre 2023, porte sur les subventions publiques dans l’industrie des véhicules électriques produits sur son sol, et pourrait aboutir à un relèvement des droits de douane européens.

Mi-février, une filiale du constructeur ferroviaire chinois CRRC, numéro un mondial du secteur, a été contraint de se retirer d’un appel d’offres pour la fourniture de trains électriques en Bulgarie, alors qu’il était accusé par Bruxelles de bénéficier de subventions publiques. Début avril, la Commission a lancé une investigation contre deux consortiums incluant des groupes chinois, candidats pour la construction d’un parc photovoltaïque en Roumanie.

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